Mes figures archetypales de la cherie seductrice
Je fus parcouru par un frisson subit Quand il me sembla entendre une voix tout juste audible gemir… Mon nom ! C’etait la voix d’une femme qui m’appelait, elle semblait etre dans la detresse, ainsi, je crus reconnaitre son timbre si familier ! Malgre l’attitude inhabituelle de mon mulet qui s’affolait et cette voix mysterieuse et douce qui me reclamait J’me ressaisis de ma frayeur et voulus decouvrir malgre tout d’ou venait cet appel, car un individu que je connaissais si»rement avait besoin d’aide…
Et c’est alors qu’elle m’apparut, tellement belle et saisissante, vetue d’un voile blanc etincelant, debout a cote d’un olivier. Je sautai de ma selle [. ]. J’me dirigeai, comme subjugue par elle car sa silhouette fine, sa voix cristalline ne pouvaient etre que celles d’une jeune fille que je connaissais ; j’en fus convaincue Quand je vis son magnifique visage, legerement eclaire par un rayon de lune ; ses cheveux flamboyants d’un roux orange ondulaient dans ses freles epaules et retombaient tel un chale de feu sur sa propre poitrine, jusqu’a ses larges hanches… Elle avanca son bras gauche denude vers une branche qu’elle semblait tenir et tendit vers moi sa main droite en me regardant, en me souriant affectueusement comme pour m’inviter a m’approcher davantage .
Je fis alors des jamais vers elle et o stupeur ! Il sembla reconnaitre clairement Danna, une jeune fille du voisinage, dont j’etais eperdument amoureux et que je revais d’epouser… Mais elle etait morte depuis longtemps ! Emportee subitement via une meningite fulgurante.
Mes cheveux se dresserent litteralement dans ma tete et mon c?ur battit comme 1 tambour fou[. ]. J’eus un eclair de lucidite et je realisai qu’il ne pouvait s’agir que d’une seule creature, la terrible, l’ensorceleuse Aisha Kandisha, la maudite ! Je fus liquefie d’une terreur mortelle ; elle se rendit compte du effroi et cessa de sourire ; elle se fit plus pitoyable, plus cajoleuse et d’une voix dechirante elle me supplia d’approcher d’elle : « Moh, Moh, m’implora – t – elle, o fils de mes coloc’, ne me reconnais – tu pas ? Ne te rappelles – tu environ moi ? Aide – moi, je t’en supplie, donne – moi la main… ».
Je fus sur le point de ceder a le appel irresistible, de lui tendre la main, je ne savais plus que Realiser, je recitai interieurement des prieres, et cela me redonna legerement plus d’assurance [. ] Plus je baissai la main par ma ceinture Afin de empoigner le couteau plus sa propre physionomie se transformait affreusement. Mon mulet derriere moi s’ebrouait, frappait le sol de ses sabots, tel s’il me suppliait de reprendre courage ; lorsque enfin je touchai la poignee ma lame je vis le excellent visage se changer en votre rictus hideux et une grimace affreuse la tordre de depit ainsi que colere !
Elle detacha enfin le bras de l’arbre et s’avanca lentement vers moi ; c’est alors que je pus voir ses pieds apparaitre sous le drape ample de le motocross : c’etait deux sabots noirs et fourchus, pareils a ceux d’un bouc, recouverts d’un poil luisant qui montait jusqu’a ses chevilles. Sa demarche etait maladroite, sautillante, elle fit un bond, se rua concernant moi mais avant qu’elle m’atteignit je me jetai brusquement a terre et plantai la pointe de mon poignard dans le sol ! Elle hurla de douleur tel si votre fut elle qui est touchee a fond. Je m’agrippai desesperement a Notre poignee ma lame et ne bougeai plus, terrorise, replie sur moi – aussi, fermant de l’ensemble de mes forces faire mes yeux Afin de ne plus voir l’ignoble creature qui se demenait autour de moi, en vociferant de fureur !
Je sentais l’air qu’elle remuait de ses bras et de son voile et j’entendais son terrible souffle, tel un sifflement de viperes au dessus ma tete, ponctue de cris de souffrance.
Elle me suppliait une delivrer, en retirant la lame plantee au sol, car aussi longtemps que je resterais ainsi elle souffrirait et ne pourrait rien Realiser. Je refusai d’obeir a ses dechirantes supplications, de peur qu’elle ne tint pas parole. Je l’entendis alors me promettre tout votre que J’ai voulu, la puissance et la jeunesse, un coffre rempli de pieces d’or et d’argent, mais rien ne m’importait plus a ce moment que d’avoir notre vie sauve et que cessat au plus vite votre insoutenable cauchemar, que les choses redeviennent normales, qu’elle disparaisse rapidement et que je l’oublie !
[..] Je repris peu a peu mon calme et si je realisai que bien est vraiment fini J’me suis finalement releve ; je regardai les arbres immobiles et muets qui avaient assiste a l’etrange scene, la lune et nos etoiles qui continuaient de scintiller, comme d’habitude, tel si rien d’extraordinaire ne s’etait passe ; puis J’me rappelai d’ou je venais, ou j’allais, ainsi, je pensai a mon mulet. Cela s’etait eloigne a une rapide distance et s’etait enfile derriere le tronc abattu d’un arganier, comme pour se proteger en se cachant la.
[..]Je talonnai ma monture et sortis de l’obscurite lugubre en foret. Je savais qu’il y avait un hameau a proximite et c’est par la que je me suis dirige sans plus hesiter, car j’etais encore trop obsede par l’effroyable apparition et je voulais rapidement retrouver des humains, la lumiere, la vie… » [..]Bien des temps apres votre evenement Moh ne sortait plus de chez lui ; il ne travaillait plus, non par paresse ou maladie, mais sa famille desirait le preserver des grands efforts ; ils voulaient lui laisser tout moyen necessaire concernant qu’il se remette de sa terrible experience ; Par exemple, il ne parlait guere, ou rarement, pour penser seulement qu’il allait beaucoup, qu’il ne fallait surtout jamais le deranger ni plus jamais lui reparler de le etrange nuit.
Cela semblait completement change [..] « Danna, Danna… » Repetait – il souvent, lorsqu’il se croyait seul dans la terrasse, ou dans sa chambre.[..]